15 Janvier 2015
On commémore cette année les 70 ans de la libération d'Auschwitz : le 27 janvier 1945, les troupes soviétiques sont entrées dans le camp d'Auschwitz.
Arte a consacré une soirée spéciale à cet événement en diffusant plusieurs documentaires remarquables que l'on peut voir en replay jusqu'à mardi.
Sonderkommando Auschwitz-birkenau, un documentaire d'Emil Weiss
Lorsque l’armée rouge pénètre dans le complexe concentrationnaire d’Auschwitz-Birkenau, le 27 janvier 1945, elle trouve les quatre fours crématoires dynamités par les nazis, qui ont cherché ainsi à effacer leurs crimes. Ce sont les Sonderkommandos, ces équipes spéciales de déportés sélectionnés par les SS, qui étaient contraints de les faire fonctionner. Témoins ultimes de l’extermination de leur peuple par la machine de mort des nazis, ils devaient mourir infailliblement au bout de quatre mois. Mais quelques-uns parvinrent à survivre aux massacres et quatre d’entre eux – Szlama Dragon, Henryk Tauber, Alter Feinsilber ainsi que le médecin Miklos Nyisli – purent témoigner devant les tribunaux de l’après-guerre.
Images de la libération des camps, un documentaire de André Singer
Au printemps 1945, à Londres, le producteur Sidney Bernstein découvre les images tournées à Bergen-Belsen par l’armée britannique lors de la libération du camp. Des informations ont déjà filtré sur la politique d’extermination nazie, mais cet immense charnier à ciel ouvert, filmé par de jeunes opérateurs militaires, en révèle aux Alliés l’insoutenable réalité. Bernstein propose à son gouvernement de réaliser un documentaire pour établir “à jamais” la vérité des faits, à partir des rushes que les troupes alliées transmettront au fil de leur avancée. Il réunit une équipe chevronnée de monteurs, que son ami Alfred Hitchcock viendra superviser. Après la défaite du nazisme, le projet, pourtant presque achevé, va être abandonné¿: les Britanniques, qui redoutent l’afflux de réfugiés juifs en Palestine, mais aussi au Royaume-Uni, craignent que l’opinion ne se mobilise en leur faveur.
Dignité
C’est cette œuvre tombée dans l’oubli et l’histoire terrible qu’elle raconte qu’André Singer restitue au fil d’un récit plein d’émotion. Les images du film, inédites pour la plupart, sont commentées non seulement par les opérateurs qui les ont tournées, mais aussi par certains des rescapés qui y figurent. Soixante-dix ans après, leur dignité offre un puissant antidote à l’horreur dont témoignent les images.