12 Mai 2015
Les mingongs, "paysan-ouvrier", sont les migrants chinois venus des campagnes pour travailler dans les villes, main d'œuvre indispensable de la croissance économique chinoise, à l'industrialisation massive et au développement des grandes villes. Ils ne bénéficient pas du "hukou", un permis de travail délivré par les autorités chinoises qui permet de bénéficier de prestations sociales, de scolariser les enfants.
Les mingong vivent et travaillent dans des conditions précaires : les journées peuvent durer 15 heures avec le recours aux heures supplémentaires et au travail de nuit, pas de sécurité de l'emploi, ils s'entassent dans des sortes de bidonville.
"A Shangezhuang par exemple, les «fourmis» de la révolution industrielle chinoise logent dans des taudis aux murs faits de brique nue, de tôles, de carcasses de réfrigérateurs et d’écrans de télévision empilés comme autant de parpaings. La zone est spécialisée dans la récupération et le tri des déchets. Les venelles de ces vastes villages d’infortune bâtis, avec les rebuts de Pékin, à deux pas du cinquième périphérique de la capitale, sont constellées de boue et de décharges. Quelques robinets publics pallient à l’absence d’eau courante." (Libération, mars 2010)
Ainsi, bien qu’ils travaillent en tant qu’ouvriers, le statut social des mingongs demeure celui de paysans. "Ces paysans qui quittent leur région ne font plus partie de la population rurale et ne sont pas non plus officiellement considérés comme habitants des villes. Ils forment en fin de compte une troisième catégorie de citoyens, qui se retrouve en quelque sorte « hors système » (Revue Croisement).
Le gouvernement chinois estime que 80 millions de paysans quittent chaque année la campagne. Les mingongs représentaient environ 260 millions de personnes en 2010.
Geopolis a consacré un riche ensemble photographique sur les mingongs dont sont extraits les photos de cet article.