17 Décembre 2015
L'énigmatique artiste britannique de street art Banksy a décidé de s'engager aux côtés des migrants de Calais. Il a réalisé trois fresques dont une inspirée du tableau de Théodore Géricault, le Radeau de la Méduse (1819).
Cette œuvre majeure du Romantisme mettait en scène les rescapés de la Méduse amirale, frégate de 44 canons. "Mal dirigée, elle s’échoue le 2 juillet et le commandant abandonne à leur sort cent cinquante des quatre cents hommes de l’équipage. Sans rames, munis de biscuit trempé et de vin pour seuls vivres, ils prennent place sur un radeau de fortune (20 m x 7 m). Les naufragés meurent noyés ou, ivres et pris de désespoir et de folie, s’entre-tuent, mangent les cadavres, se massacrent entre eux. L'horreur s'accroît chaque jour. Quand le brick l'Argus vient les secourir, seuls dix hommes pourront être réanimés" (Histoire par l'image).
Sur le dessin de Banksy, les naufragés ont été remplacés par des migrants venus peut être de Syrie, d’Afghanistan ou de Somalie dont près de 3000 sont morts en Méditerranée depuis le début de l'année 2015. Au loin, un navire de croisière semble les ignorer.
Banksy a également représenté Steve Jobs, un des fondateurs d'Apple : «On nous fait souvent croire que l’immigration est une perte pour les ressources d’un pays mais Steve Jobs était le fils d’un immigré syrien, rappelle Banksy dans un communiqué. Apple est la société qui dégage le plus de bénéfices et qui paye plus de sept milliards de dollars d’impôts, mais cela a pu être le cas seulement parce qu’un homme venu de Homs a pu entrer.»
Le dernier dessin de Banksy représente un enfant regardant le large avec une longue-vue, sa valise à côté de lui. Mais ce qui est effrayant ici, c’est l’animal posé sur la lunette : un charognard. Un vautour, qui attend patiemment sa proie.