20 Avril 2016
Dans cette mine d'Ilakaka, des mineurs creusent le sol à l'aide de pelles et de bêches. La carrière appartient à un Malgache, qui rémunère ses mineurs environ trois euros par jour (RIVA PRESS pour Le Monde)
Ilakaka est la ville du saphir, au sud de Madagascar, pays qui produit 40 % de la production mondiale de saphirs, ce qui représente environ 25300 kilos par an, soit 69 kilos de saphirs par jour. Roses, jaunes, bleues ou violettes, ces pierres prépieuses sont extraites par des centaines de milliers de « creuseurs » dans des carrières souvent illégales. Le marché est contrôlé par les Thaïlandais et les Sri-Lankais, qui achètent les gemmes à bas prix avant de les tailler et de les revendre en Asie.
Le documentaire de Michael Unger, Elsa Kleinschmager, Bo Soremsky et Ludovic Mingot pour Arte (2015), Madagascar : la vallée maudite du saphir, montre comment chaque jour des hommes, des femmes et des enfants creusent sans relâche les entrailles de la terre avec l’espoir que la bonne fortune les sortira bientôt de cet univers sans foi ni loi.
Madagascar appartient au groupe des 48 PMA (Pays les Moins avancés) qui selon l'ONU "sont les pays les plus pauvres et les plus faibles du monde", dont 34 sont africains.
Une des caractéristiques des PMA est le recours au travail des enfants. 19 000 travailleraient dans la région d'Ilakaka, la plupart dans les mines de saphir. A Madagascar, il n'est en théorie permis de travailler qu'à compter de l'âge de 15 ans, mais peu s'y tiennent.